Qui était Henri Wallon ?

Qui était Henri Wallon ?

Par Fabien Versaevel, publié le lundi 23 août 2021 16:06 - Mis à jour le mardi 14 décembre 2021 08:36
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Qui était Henri Wallon ?

Le parcours d’Henri Wallon est très riche : enseignant, médecin, psychologue, chercheur, il est également un homme politique et un combattant.

Henri Wallon est né en juin 1879 à Paris. Il y mourra en décembre 1962.

Il est issu d’une famille républicaine originaire du Nord ; il est le petit-fils de l'homme politique et historien Henri Wallon, qui a contribué à la création de la IIIème République.

Le parcours d’Henri Wallon est très riche. Après de brillantes études, il passe d’abord l’agrégation de philosophie, discipline qu’il enseigne dans un lycée de Lorraine. Après une année de professorat, il s’oriente vers les études de médecine et de psychologie. Il soutient sa thèse de psychologie en 1908.

Il exerce la psychologie dans un centre médico-psychologique entre 1908 et 1931.

Pendant le Première Guerre Mondiale, il sert comme médecin et commence à s’intéresser à la neurologie.

En 1920, il revient à l’enseignement, dans l’université la plus prestigieuse de France Sorbonne. En 1925, il soutient une 2ème thèse et devient docteur ès lettres. Il devient par la suite directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études (où il fonde un laboratoire de psychobiologie de l’enfant) puis professeur au collège de France.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, il est interdit d’enseignement par le régime de Vichy parce qu’il est membre de la SFIO (l’ancêtre de l’actuel parti socialiste) ; il rejoint la Résistance sous le pseudonyme de « Hubert » ; en 1942, il adhère au parti communiste.

En 1944, il est nommé membre d’une commission qui prépare un projet de réforme de l’enseignement qui doit voir le jour à la libération. Il en assure la présidence, après la mort de Paul Langevin.

A la Libération, il fait partie, jusqu’en septembre 1944, du Gouvernement Provisoire de la République Française, dirigé par De Gaulle, comme secrétaire général de l’Education Nationale ; en février 1945, il est Député à l’Assemblée Nationale Constituante. Il siège comme député communiste à l’Assemblée Nationale entre 1945 et 1946.

En juin 1947, il remet au ministre de l’Education Nationale le rapport préparé par la commission, connu sous le nom de rapport Langevin-Wallon.

 

Le Plan Langevin-Wallon.

 

A l’époque, l’enseignement reste élitiste, compartimenté et discriminant : seuls une minorité d’élèves accèdent à l’enseignement secondaire à l’issue du cycle primaire ; les heureux élus accèdent, souvent en fonction de leurs origines sociales, à des études qui varient dans leur contenu.

Le rapport Langevin-Wallon, qui s’appuie sur les travaux de la commission réunie à partir de 1944, veut que l’Ecole s’appuie sur les principes de justice (pour que chacun puisse être mis à la place que lui assigne ses aptitudes) et d’élévation (pour améliorer de manière continue le niveau culturel de l’ensemble de la Nation). Le plan propose des changements radicaux, à savoir :

- un allongement de la scolarité obligatoire, pour tous les jeunes, jusqu’à 18 ans ;

- la création de trois cycles d’enseignement permettant de former, après un cycle commun, les jeunes en fonction de leurs appétences (formations théoriques, professionnelles ou pratiques) ;

- une réforme de la pédagogie qui doit être plus active.

 

L’Ecole proposée par le Plan Langevin-Wallon était donc une préfiguration de l’Ecole unique actuelle.

 

Pour avoir une autre vision du parcours et de l'importance de Henri Wallon, n'hésitez pas à visionner la vidéo ci-dessous :